Animateurs et coordinateurs

Le système éducatif attend l'implication des parents et la considère comme une condition de réussite du processus éducatif. Cette implication doit se traduire, dans la perception de l'école, par des actions telles que la participation aux réunions de parents et aux activités scolaires, la représentation au comité de classe, le contact permanent avec les enseignants, etc. Un système éducatif peut créer une situation où les parents issus de milieux sociaux défavorisés sont perçus par la société et le système éducatif comme des parents insuffisamment impliqués dans l'éducation de leurs enfants, car ils sont souvent peu actifs. Un examen approfondi et sensible des difficultés de ces parents peut révéler qu'elles ne découlent pas d'un manque d'intérêt ou de volonté de s'impliquer, mais de la manière dont le système éducatif évalue l'attention et l'implication parentales. Le comportement judiciaire à leur égard les stigmatise, les affaiblit et les exclut, les empêchant de faire entendre leur voix et créant chez eux un sentiment d'aliénation, un évitement de toute implication, voire une agressivité à son égard. L'école joue un rôle important dans l'éducation, mais les parents ont un rôle encore plus crucial dans l'éducation de leurs enfants. Les fondements de l'éducation et de l'apprentissage se construisent à la maison. Un traitement respectueux des fondements éducatifs fournis par le foyer, chaque foyer, sans discrimination de statut économique ou social, favorisera la coopération et évitera un affaiblissement supplémentaire des parents. Ce traitement respectueux repose sur la capacité à écouter ces parents, à s'ouvrir à la culture et à la langue qu'ils apportent avec eux, et à leurs modes d'expression.

L'égalité est une valeur fondamentale dans les sociétés modernes et démocratiques, et celles-ci s'efforcent de la concrétiser en mettant en place des infrastructures et des ressources favorisant l'égalité des chances pour tous, comme un système éducatif public. Malgré ces efforts, une analyse approfondie de ces sociétés en général et de la société israélienne en particulier révèle que les inégalités ne diminuent pas, voire se reproduisent. Des phénomènes tels que la pauvreté, le manque d'éducation, la faible image de soi et le faible statut social se reproduisent au sein de certaines populations, tout comme l'enseignement supérieur, la richesse et le prestige se reproduisent chez d'autres. L'analyse du système éducatif révèle qu'il reflète fidèlement les inégalités sociales, de sorte que les résultats des élèves se reproduisent en fonction de leurs acquis et du statut socio-économique de leurs parents. Dans ce contexte, il est nécessaire d'examiner si le système éducatif, conçu pour garantir l'égalité des chances et permettre la réussite à tous les niveaux pour chacun, quels que soient son sexe, son origine, son statut économique ou son lieu de résidence, ne remplit pas la fonction inverse et ne sert pas d'outil de perpétuation des positions de classe. L’identification des mécanismes sociaux cachés et manifestes qui encouragent la reproduction des écarts dans la société, ainsi que la création d’un système éducatif détaché de la structure sociale et favorisant une vision du monde qui croit en chaque enfant et le promeut, permettront de réduire la reproduction des écarts.

Le Beit Midrash est l'espace où se déroulent l'étude de la Torah et la rencontre entre ceux qui l'étudient. Il existe différents styles et modalités d'étude de la Torah, reflétant l'objectif de l'étude aux yeux des étudiants. L'étude visant la connaissance se déroule différemment de celle visant l'observance de la Torah, et l'étude en groupe diffère de l'étude individuelle. Dans de nombreux Beit Midrash de l'histoire juive, une préférence a été accordée à l'étude dont le but ultime est la connaissance. Une telle étude peut susciter une compétition entre les étudiants, entre ceux qui en savent plus et ceux qui en savent moins, et susciter une motivation pour l'apprentissage fondée sur la satisfaction du « moi » et le respect de soi. À cette préférence s'oppose le fait que, dans le Beit Midrash juif, les étudiants étudient en groupe, où le système de relations et de hiérarchie est dynamique et changeant. Placer le groupe au centre de l'étude, non pas comme un fruit du hasard ou une nécessité, offre l'occasion de libérer la tension que l'étude axée sur la connaissance peut engendrer et de transformer l'étude en un processus exigeant une démarche personnelle de relations inclusives et bienveillantes entre les individus. Un processus qui renforcera l'influence et la pertinence de la Torah issue du Beit Midrash pour la société extérieure.

La conscience individuelle d'une situation sociale marquée par l'injustice, l'absence de responsabilité mutuelle et le manque d'intérêt pour autrui pousse de nombreuses personnes à aspirer à une réalité différente, meilleure. Ce désir les conduit parfois à rechercher des solutions auprès de facteurs externes : dirigeants, processus sociaux, groupes sociaux, etc. S'interroger sur la réalité sociale incite ceux qui constatent des injustices et souhaitent y remédier à se tourner vers ceux qu'ils jugent capables de les promouvoir. Orienter les questions non seulement vers des facteurs externes, mais aussi vers l'interlocuteur permet à celui-ci d'examiner la résonance d'une réalité non corrigée en lui et, ce faisant, d'identifier le domaine social qui l'enflamme. Un acte social motivé par une combustion interne a un meilleur impact sur la réalité et corrige les injustices plus profondément. Cette approche de l'action sociale permet à ceux qui mènent l'action d'investir des lieux et des processus sur lesquels ils peuvent exercer une plus grande influence.